NGD - La Famille Baranik au complet !

Bonne année à vous tous !

La mienne commence bien, puisque ça fait deux mois que la branche parisienne de la famille Baranik s’est élargie avec l’arrivée de cette Méridian, fabriquée en 2010 :



Je vous ai déjà parlé un peu de ses deux petites sœurs, la Retreux Parlor en Carpathes/Koa  et la 00m en Carpathes/Higuerilla :





La Parlor me tient compagnie depuis 2013, quand je l’ai achetée d’occaz chez TAMCO à Brighton en Angleterre.  Comme Denis peut le confirmer, la série Retreux que Mike a lancée en 2009 est le fruit d’une maîtrise parfaite des matières et des techniques pour réussir un pari fou : faire en sorte que n’importe qui puisse se sentir complètement accompli avec une guitare de petite taille, à quelque niveau que ce soit, sonore, ergonomique, visuel.  



Tout y est, réactivité aux nuances de jeu, clarté et chaleur, douceur et puissance (car il ne faut pas s’y tromper, ma Retreux sait chanter haut et fort !)  Une fois qu’on a recalibré son oreille à une moindre présence de graves, on se rend compte qu’on peut tout faire avec. Et puis, pour le plaisir des yeux, Mike Baranik a ajouté au koa sublime du dos et des éclisses des touches discrètes de couleur :



Certains diront que mon expérience est loin d’être universelle, et que seuls des tarés férus d’intimisme pourraient se sentir accomplis avec une si petite guitare.  Peut-être.  Je tiens néanmoins à signaler que seulement deux ans après l’arrivée de Aloha Koa (c’est le nom que Mike a donné à ma Parlor), j’ai échangé deux Goodall (une Grand Concert et une Standard) pour acquérir ma Baranik 00m.  Les deux Goodall ne présentaient pas d’énormes défauts, loin de là, elles étaient excellentes.  Mais je ne les sortais que très rarement de leur étui avant de retomber sous le charme exclusif de ma petite Baranik.



Que dire de cette 00m ?  D’abord, elle partage pas mal de caractéristiques avec la Parlor : une table en épicéa des Carpathes, le chevalet minimaliste d’inspiration scandinave, l’ouïe dans l’éclisse supérieure, le manche 13 cases hors caisse, et le même diapason court que la Parlor (620 mm).  Du coup, on retrouve ces mêmes sensations de facilité et souplesse sous les doigts.  Mais côté volume et profondeur dans les graves, on passe à un cran au-dessus.  Là où la Parlor ne mesure que 315 mm au plus large, la 00m fait 382 mm, donc plutôt comme une 000 ou OM en termes de volume de caisse.  Pourtant, elle est plus compacte et confortable que d’autres guitares d’un gabarit similaire grâce à l’asymétrie du corps (spécificité de toutes les Baranik) et la jonction du manche à la 13ème case.  



Le dos et les éclisses en higuérilla sont de toute beauté sur cette guitare, dont le timbre ressemble beaucoup à celui de la Retreux, clair et légèrement boisé.  Comme sa petite sœur, elle réagit à la moindre caresse, et encaisse des attaques musclées sans broncher.



La découpe-qui-n’en-est-pas permet de jouer dans les cases supérieures sans trop réduire le volume de la caisse comme le ferait un pan coupé traditionnel.  Esthétiquement, le design est très réussi et parfaitement exécuté, avec un travail tout en galbes qui renvoie la lumière pour que la découpe paraisse plus petite.



Et puis, il y a le mécanisme qui permet d’ajuster l’angle du manche avec une simple clé Allen sans toucher aux cordes.  Le réglage se fait par le bouton pour sangle vissé sur le talon.  C’est astucieux, c’est pratique et ça fonctionne parfaitement.



On peut non seulement régler l’action comme on veut à n’importe quel moment, mais cela évite à tout jamais le besoin de faire un re-set du manche.  Petit plus, la touche est surélevée par rapport à la table, ce qui rend plus aisé le jeu de la main droite au-dessus de cases supérieures.


Et maintenant je vous présente la nouvelle arrivée, cette somptueuse Meridian.







La table en épicéa bleu du Colorado est jointe à la caisse en cocobolo noir par un filet en aubier de koa spalté  qui encadre l’ensemble avec beaucoup de classe.  Ce cocobolo provient d’un arbre qui, au bout de quelques longues décennies d’immersion dans un marécage, a absorbé les minéraux ferreux du sol et a pris cette couleur rarissime pour cette essence.









Toutes les petites touches esthétiques sont magnifiques, sobres, cohérentes : la tête, la rosace, la teinture dégradée du manche, l’insert du talon, les boutons des mécaniques, tout.  Le travail de Mike est absolument parfait, il n’y a aucun défaut.



Le corps est sensiblement le même que celui de la 00m, à part le pan coupé, bien sûr, et le fait qu’il mesure 1,3 cm plus large en bas de caisse.  Encore une fois, l’asymétrie du corps rend la Baranik plus confortable que d’autres de la même taille.  Le manche rejoint la caisse à la 14ème case et le diapason passe à 650 mm, ce qui fait que cette Meridian est nettement plus puissante que ses deux petites sœurs.



Mike Baranik a présenté le manche en cantilever réglable dont je vous ai parlé plus haut avec la sortie de la Meridian en 2009, puis il l'a adapté à la 00m deux ans plus tard.  Sur cet instrument haut de gamme, Mike intègre les parties flottantes dans les éclisses et la table, et la touche donne l’impression d’être collée à celle-ci, sans surélévation comme sur la 00m.



Pour ce qui est des qualités de jeu et du son, je peux tout résumer en disant que cette Meridian présente toutes les qualités de mes autres Baranik : ergonomie, justesse, réactivité aux nuances de jeu, clarté, équilibre.  



Mais avec son diapason plus long et sa caisse un chouia plus volumineuse, c’est un monstre de puissance, tant aux doigts qu’au médiator.  Elle est plus nerveuse que ses petites sœurs, et son timbre moins « boisé » et plus nette.  Bien qu’ayant beaucoup plus de présence et de profondeur dans les graves, les notes basses jouées à la sixième corde, même accordé en do, sont solides mais tendues, à la différence des guitares style Somogyi avec leurs basses profondes et enveloppantes.  Les médiums ont beaucoup de puissance, richesse et transparence.  Le son ne s’écrase jamais, et on entend tout ce qu’on fait avec grande clarté.  Les aigues sont rondes, pleines, et ne disparaissent pas dans un nuage d’harmoniques supérieures.   Le sustain ample et transparent dans tous les registres de fait jamais écran à la fondamentale.  Au médiator on se régale.  Les notes fusent à merveille, restent distinctes et en même temps se mélangent dans une harmonie hallucinante quand on passe au strumming.  

Cette Baranik Meridian permet au musicien de s’exprimer pleinement dans toutes ses nuances.  C’est cette transparence qui révèle tous les aspects de mon jeu, y compris les défauts, qui rend la dernière venue de la famille toute aussi attachante que ses cogénères.

Quelle classe, quelle grandeur ! tant de beauté, c'est à pleurer  
Marc, you RULE !

La grande classe, en effet, c'est le mot qui convient.

Je préfère nettement le pan coupé au pan "pseudo-coupé" esthétiquement.

Somptueuse Les bois, le look général , tout quoi

C’est Mike, quoi

Oui très belle guitare avec une finition d'enfer

defttungsman a écrit:Cette Baranik Meridian permet au musicien de s’exprimer pleinement dans toutes ses nuances.  C’est cette transparence qui révèle tous les aspects de mon jeu, y compris les défauts, qui rend la dernière venue de la famille toute aussi attachante que ses cogénères.

haha, moi aussi j'ai acquis récemment une bonne guitare, enfin meilleure que celles que j'avais jusqu'alors, et j'entends plein de petits défauts dans mon jeu. Petit à petit j'essaie de l'améliorer et en même temps mon oreille s'habitue à ces défauts, j'espère que les deux vont converger vers un point pas trop bas...

sinon elle est splendide cette guitare (toutes les trois d'ailleurs).

Merci à tous pour les compliments.  Je les transmettrai au luthier dans mes prochains échanges avec lui.  Après tout, il faut qu'il sache que son travail a trouvé des amateurs en France aussi, non ?

Mike ne fait pas de pub, il a zéro présence sur les réseaux sociaux, il n'a pas mis à jour son site web depuis 2010.  J'imagine qu'il n'a plus besoin de faire tout ça pour gagner sa vie.  C'est un peu dommage pour nous internautes, car c'est un luthier de grand talent, très respecté par ses pairs, n'est-ce pas, Ben ?

Par exemple, j'ai eu l'occasion de montrer ma Meridian à Léo Buendía en personne, qui n'a pas tari d'éloges sur le travail de Mike en général et sur cette guitare en particulier.   Quand je lui ai expliqué l'historique de ce fameux cocobolo noir, il m'a répondu ceci : "tu sais, Marc, tout le temps que nous autres on passe en dehors de l'atelier à faire des photos, des vidéos, à créer du continu et à le gérer pour l'internet et les réseaux sociaux, Mike Baranik le passe à la recherche de bois hors du commun.  Il est vraiment trop fort pour ça."

Alain, 2018 a été une année très chargée pour moi, et ça fait trop longtemps depuis notre dernière rencontre.  C'est quand tu veux pour une nouvelle édition des assises des guitargeeks du 19ème !

Denis, moi aussi, je préfère le pan coupé de la Méridian à la découpe partielle de la 00m, même si je trouve cette dernière très réussie, dans le genre... Nous aussi, un jour il va falloir réunir tout ce beau monde baranikien pour jouer ensemble et prendre quelques photos de famille !

Wow, les 3 guitares sont vraiment magnifiques !!
Et j'imagine qu'elles doivent sonner divinement, bravo !!!

defttungsman a écrit:C'est un peu dommage pour nous internautes, car c'est un luthier de grand talent, très respecté par ses pairs, n'est-ce pas, Ben ?

Par exemple, j'ai eu l'occasion de montrer ma Meridian à Léo Buendía en personne, qui n'a pas tari d'éloges sur le travail de Mike en général et sur cette guitare en particulier.   Quand je lui ai expliqué l'historique de ce fameux cocobolo noir, il m'a répondu ceci : "tu sais, Marc, tout le temps que nous autres on passe en dehors de l'atelier à faire des photos, des vidéos, à créer du continu et à le gérer pour l'internet et les réseaux sociaux, Mike Baranik le passe à la recherche de bois hors du commun.  Il est vraiment trop fort pour ça.

Mike est probablement un des plus respectés oui. Il a un passif monstrueux, c’est un des pionniers de la nouvelle vague, ses skills sont monstrueux, et c’est une personne adorable, abordable, et humble. Un modèle pour moi. Tu lui passera le bonjour de ma part

C’est génial que tu ai rencontré Leo, il peut dire ce qu’il veut mais il a lui aussi le temps pour trouver les bois de malade qui vont bien! Encore une personne géniale, douée et doublée d’une gentillesse rare. La communauté nord-Americaine est peuplée de gens de leurs calibres, on forme une belle famille

Je reprends ce que Denis a écrit au sujet de sa Piccolo :

Avec les trois modèles, tu es arrivé à un absolu, quelque part, un peu comme moi avec mes Martin 2, 1, 0 et 00 (de 1875 à 1919, toutes en rio/adi). Dans un autre genre...

Mais j'aime toujours autant mes Baranik Retreux parlors. Très différent, plus d'harmoniques, de brillance et de sustain que les vielles Martin.

Celle en african blackwood est particulièrement impressionnante, timbre, aigus, basses, sustain, clarté de chaque partie, étonnant. Cet african blackwood (classé rosewood) me fait d'ailleurs penser au cocobolo de ta Meridian par son aspect très sombre et sa densité (ils sont très lourds tous les deux). Peut-être-être que le son n'est pas très éloigné d'après ce que j'ai pu lire sur celui du cocobolo.

Les deux essences sont des vrais dalbergias.  Le cocobolo est originaire de la côte pacifique du sud du Mexique jusqu'en Amérique centrale.  Les tablettes que Mike a choisi ici sont parfaitement "quarter sawn", avec ce veinage hyper droit que l'on voit dans les images surexposes.  Je ne connais pas son poids exact, mais cette Meridian ne me semble pas lourde.  Je dirais que son timbre est plus crémeux, moins boisé comparé aux deux autres guitares, mais c'est toujours difficile de trouver des mots pour décrire les nuances que l'on perçoit quand on passe d'un instrument à un autre.  

En tout cas, pour moi qui aime les guitares élégantes, ce sont des bois magnifiques.  D'ailleurs, ta Parlor en ABW/Italian m'a toujours semblé la plus élégante de toutes les Retreux

benbenbenben a écrit:
Mike est probablement un des plus respectés oui. Il a un passif monstrueux, c’est un des pionniers de la nouvelle vague, ses skills sont monstrueux, et c’est une personne adorable, abordable, et humble. Un modèle pour moi. Tu lui passera le bonjour de ma part

C’est génial que tu ai rencontré Leo, il peut dire ce qu’il veut mais il a lui aussi le temps pour trouver les bois de malade qui vont bien! Encore une personne géniale, douée et doublée d’une gentillesse rare. La communauté nord-Americaine est peuplée de gens de leurs calibres, on forme une belle famille

Sans faute, Ben, je passe le bonjour à Mike.  Tout ce que tu dis par rapport à tes collègues luthiers est vrai, c'est une communauté d'une générosité rare.  

J'ai rencontré Léo à Berlin en mai dernier.  On a bien discuté ensemble, c'est un mec génial.  En novembre, je suis allé à Berkeley chercher ma guitare chez son ancien proprio (et commanditaire), et j'en a profité pour passer l'après-midi à Oakland avec Léo. C'était le jour où il devait passer au studio pour enregistrer les clips vidéos de sa toute nouvelle 00, une guitare exceptionnelle.  Une expérience inoubliable, pour tout dire.  Il m'a montré qu'une petite partie de sa réserve de bois, il en a pour un bon bout !

Bon on va faire des posts à la croisée des chemins, avec le topic sur la Bourgeois, mais c’est bien trop drôle pour ne pas le faire.

Je connais bien l’ex proprio de cette Baranik en fait, Juston est un mec adorable et un sacré bout en train (encore un, décidément ) et j’avais vu ton super thread sur l’AGF quand tu l’as eu!

Je connais très très bien Mark Lemaire qui fait les vidéos des guitares de Leo, un chic type et un sacré musicien! On s’est rencontré plusieurs fois cette année au salon de Vancouver et de Woodstock (il s’est d’ailleurs bien amusé avec la OM higuerilla)

Le monde est vraiment petit, content de voir qu’il y a des amateurs de belles guitares nord americaines en France, c’est super

defttungsman a écrit:C'est quand tu veux pour une nouvelle édition des assises des guitargeeks du 19ème !

Je suis impatient de voir la nouvelle venue et j'apporterai aussi une très belle guitare

ALAINPG a écrit: et j'apporterai aussi une très belle guitare

 

ALAINPG a écrit:
Je suis impatient de voir la nouvelle venue et j'apporterai aussi une très belle guitare

Parfait.  On arrange ça pour bientôt !

Vaudrait mieux venir en proche banlieue ouest ...

Bonjour les amis !

Je tenais à vous faire un petit rapport estival sur ma Meridian.

La boule au ventre, j'ai dû la mettre en vente il y trois mois.  Je l'ai rangée dans son étui sans la jouer pendant plus de deux mois.  Je me consacrais à la Claxton, avec des petits détours côté Retreux et 00m, et évitais de penser trop à la belle au bois dormant qui allait partir pour charmer un autre prince...

Puis, un jour, en jouant des pièces de Will McNicol que j'étudie depuis que je suis en vacances, je me suis demandé comment ça sonnerait avec la plus grande des Baranik.

Au bout de deux jours, ma femme m'a dit, "tu ne devrais pas la vendre, trouve une autre solution."  Comme elle est très intelligente et m'aime profondément, je l'ai écoutée et décidé de retirer la guitare du marché.

Après mes longues méandres Claxonniennes, quel retour au pays de Mike Baranik !  Je baigne dans la puissance et la clarté de cette guitare.  Je découvre qu'elle est plus adaptée à certains morceaux que la Claxton, même si toutes les deux peuvent tout faire.  Ces deux instruments sont très différents, et j'en suis ravi des deux !

Voilà, c'est tout pour le moment.  J'espère que d'autres ont eu le temps pendant les vacances de retomber amoureux(se) de leur guitare.  C'est le bonheur !

Tu es bien entouré

Comme vous aurez remarqué, je suis obligé de remettre cette guitare en vente.  Le prix est de 9000 € 8500 € 8000 7700 €.

Je privilégie toujours une vente directe, mais si vous avez des offres d'échange + espèces, je pourrais changer d'avis.